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THE
SECRETARY’S DREAM - 2014 |
The Secretary’s Dream, 2014 Machine à écrire, encre sur papier, 27,5 x 32 x 13,5 cm Ci-dessus : vue d’ensemble et détail + Candy
Cat, 2016, encre sur papier, 29,7 x 21 cm The
Secretary’s Dream, ce titre évoque implicitement la célèbre
estampe érotique de l’artiste japonais Hokusai : Le Rêve de la femme
du pêcheur. L’objet usuel dont il est question ici – la
machine à écrire – renvoie au personnage de la secrétaire, personnage
mythique s’il en est dans l’imaginaire érotique et pornographique
(aux côtés de la soubrette, la nurse ou la none). Mais cet objet semble
perdre son usage habituel, comme investit par le désir de son utilisatrice
dont le fantasme érotique (le sien ou celui qu’on y projette) se
matérialise peu à peu sur la page blanche, sous forme d’une écriture
automatique reprenant de manière archaïque le système de l’ASCII-art
qui consiste à réaliser des images uniquement à l’aide des lettres et
caractères spéciaux. Rappelons
que l’ASCII-porn fut la première forme de pornographie sur Internet,
car pouvant s’afficher sur les premiers ordinateurs de bureau
incapables de lire des images numériques (pixels). Cette rencontre
improbable – mais pourtant efficiente – entre le langage
numérique (apparenté ici à l’inconscient) et cette machine à écrire des
années 60 offre à l’œuvre sa dimension poétique à laquelle
s’ajoute une fragilité quant au dispositif puisque le fantasme qui
prend forme sur le papier peut à tout moment être interrompu par une main
indélicate arrachant la feuille de papier (écran de projection) hors de son
support. |