|
|
MARQUISES
LIBERTINES - 2014 |
Marquises libertines, 2014
(série) Impression numérique sur marquise, cadre bois Masha, 2015,
43,5 x 31,5 cm (encadré) La Pisseuse, 2015,
31,5 x 43,5 cm (encadré) Abigail, 2016,
31,5 x 43,5 cm (encadré) L’obscène concerne de très près le sens de la vue, le devenir
visible de ce qui se dissimule. On peut y voir une violation à la fois symbolique
et littérale de la scène, c’est-à-dire du cadre de la
représentation : serait obscène ce qui a violé les limites de la scène
pour se retrouver au-delà ou en deçà, c’est ce qui est hors-scène
comme on dit d’un hors-cadre, mais qui par une étrange manipulation,
demeure encore une mise en scène. Jean-Clet
Martin indique pour sa part que « l’ob-scénité est, en son sens
étymologique, une manière de nous placer à côté de la scène » :
au lieu de nous en tenir à la scène où était censé se jouer l’essentiel
du drame, l’obscénité nous
entraîne dans les coulisses. C’est précisément ce qui a lieu ici,
l’image ayant comme déserté son support habituel pour en investir les
marges, c’est-à-dire la « marquise » (ou passe-partout),
offrant ainsi au titre de la série son jeu de mot. Telle une censure
démesurée, le lieu originel et central de l’image n’offre
désormais au regard qu’un rectangle blanc, espace vide et indéfini, et
c’est dans le hors-champ matérialisé par la marquise qu’il
faut aller chercher les indices de ce qui nous est dérobé : une ombre,
un reflet… un détail. |