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Anaglyphes, 2021
(série)
Ceci est ma chair, 2021
Photographie anaglyptique, film couleur (cyan/rouge) collé sur
plexiglas, cadre bois avec mécanisme à coulissement, 30 x 40 x 6 cm
(cadre)
Un anaglyphe est à l'origine une image destinée à être perçue
en relief, constituée de deux « homologues » (images
superposées) de couleurs complémentaires (cyan/rouge) représen-tant
normalement la même scène vue de points légèrement décalés. L'image
ainsi obtenue s'observe d'ordinaire à l'aide de lunettes bicolores,
chaque œil ne percevant que les éléments de l'image visibles à travers
le filtre de la même couleur. Ce procédé stéréoscopique (3D) se trouve
ici détourné afin de superposer deux « paronymes »,
c'est-à-dire des images qui entretiennent une ressemblance - ici hautement
subversive -, qu'elle soit phonétique, visuelle, sémantique… à l'exemple
de Ceci est ma chair (ci-dessus) qui, selon l'image, peut renvoyer
soit au sacrement de l'Eucharistie soit à une scène de fellation. La
subversion se trouve ainsi à l'œuvre dans la superposition - et l'union
- des deux scènes au sein d'une même image, particulièrement renforcée
par les correspondances formelles qui s'y jouent et qui permettent,
grâce à un positionnement « judicieux » ou plutôt « malicieux »du
filtre-écran (substitut des lunettes), de reconstituer une scène hybride
dans laquelle la religieuse semble accueillir avec ferveur cette « chair »éri-gée
qui lui est subrepticement offerte.
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