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PLUGS - 2014 |
Plugs, 2014 (série) Tegan
Summers & Heather Starlet, 2014 Duratrans, caisson lumineux, film sans tain, prise jack, 17,5 x
25 x 3,4 cm (caisson) Ci-dessus : vues avec prise jack débranchée / branchée En
électricité, « plug » est un anglicisme synonyme de
« fiche », c’est-à-dire la partie mâle d’une prise
électrique. Dans le champ de l’érotisme, « plug » désigne un
jouet sexuel destiné à être introduit dans l’anus afin de provoquer une
excitation érogène. C’est
ici sous la forme d’un zeugma que l’œuvre prend
forme, cette figure de rhétorique consistant à faire dépendre d’un même
mot deux termes qui entretiennent avec lui des rapports différents. En effet,
le plug agit aussi bien sur le plan du signifié érotique
(s’introduisant au cul du modèle photographié) que sur le plan du signifiant-support
électrique (s’introduisant dans la prise jack femelle pour
alimenter le circuit de LEDs et faire apparaître la photographie). Le geste
(innocemment) opéré par le spectateur est, aussi bien sur le plan pratique
que poétique, ce qui « donne vie » à l’image, alimentant
le circuit et nourrissant l’extase du modèle. Rappelons
que cette analogie fût souvent reprise dans le discours scientifique des
Lumières, les symptômes du plaisir s’y trouvant décrits de manière
physiologique, tel qu’en témoigne Sade qui compare volontiers
« fluide nerval » et « fluide électrique » : ne citons
que Juliette en pleine volupté qui se dit « électrisée par le vit de
Ducroz, tellement enfoncé dans le trou de [son] cul ». |